« À vous maître », un rendez-vous avec des juristes jeunes et branchés !
Catégorie(s): Formation, Droits humains, Violence basée sur le genre, , 2017
Vanessa Mutoni est conseillère juridique volontaire au Mali depuis février 2017 au sein du volet «Litige Stratégique » du projet « Justice, prévention et réconciliation pour les femmes, mineurs et autres personnes affectées par la crise au Mali » (JUPREC). Grace à l’appui financier d’Affaires mondiales Canada, le projet est mis en œuvre par Avocats sans frontières Canada (ASFC), en consortium avec le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) et l’Ecole nationale d’administration publique (ENAP).
Le Concours de plaidoirie et de réquisitoire « À vous maîtres » est un projet organisé par la Tribune Jeunes Droit Pour le Mali (TRIJEUD.) Sous la supervision de juristes professionnels, il met en compétition des jeunes juristes autour de procès fictifs. Les trijeudiens (de Tribune Jeunes Droit Pour le Mali « TRIJEUD »), comme on aime bien les appeler, sont des jeunes motivés, passionnés par le droit et qui donnent l’impression de rechercher l’excellence dans tout ce qu’ils font.
Puisque la première édition du concours s’est révélée être un grand succès, le projet Justice, prévention et réconciliation au Mali (JUPREC), qui porte une attention particulière à la relève générationnelle en droit, a décidé de les accompagner à nouveau dans cette aventure!
Cette année, contrairement à l’année dernière, les superviseurs ont décidé, inspirés par les actions du projet JUPREC, d’incorporer des séances de formation exclusivement relatives aux droits humains comme les violences basées sur le genre (VBG), le droit international humanitaire et le droit pénal international.
Mais au fait, comment ça se passe tout ça ?
Le casting
Tout d’abord « le casting », première étape du concours, consiste à sélectionner les candidats qui participeront à ce concours. Cette année, 29 étudiants, dont quatre femmes et provenant de différentes universités de la capitale, se sont présentés à la faculté de droit privé de l’Université de Bamako où se tenait l’évènement.
Comme dans tout concours, le trac, le stress et l’inconfort côtoient éloquence et la connaissance large des notions de droit allant du droit civil au droit pénal international. Une des participantes a témoigné avoir été très nerveuse à l’idée de s’exprimer devant un grand auditoire. Quoi de plus normal ! Pour avoir participé à un concours de plaidoirie dans le passé, je peux très bien comprendre ces différentes émotions qui les animent. Nous voulons nous surpasser !
Bref, ils ont épaté et impressionné l’auditoire ainsi que les membres du jury par la vaste connaissance de différentes notions de droit. Au final, sur les 29 étudiants qui ont pris leur courage à deux mains, seulement 16, dont deux femmes, ont été sélectionnés.
La formation
Après la sélection, les candidats sont invités à suivre des formations intensives en droit mais également sur des notions de plaidoirie, de prise de parole en publique ou encore sur l’éthique et la déontologie dans la profession d’avocat. La formation sur les techniques de plaidoirie les a particulièrement captivés puisque toute la compétition repose sur la faculté à faire preuve d’aisance, d’éloquence dans l’agencement des idées et dans la qualité de l’argumentation juridique.
Au Mali, je trouve que la relève générationnelle manifeste un grand intérêt à apprendre les concepts de droits humains et ces formations nouvellement incorporées renforcent les connaissances en la matière. Je crois que, grâce à ce renforcement, ces jeunes qui sont les avocats de demain, pourront plus facilement et véritablement porter les causes de violations graves de droits humains devant les juridictions, régionales, nationales et internationales.
Le lancement
Maintenant, le lancement, étape qui amorce le véritable envol des joutes oratoires. Des représentants d’institutions importantes comme le Ministère de la justice, des droits de l’Homme et de l’éducation ou encore la Commission Nationale des droits de l’Homme au Mali sont invitées pour marquer ce point de départ. Fébrilité, quand tu nous tiens… !
C’est durant la même journée que le Tribunal fictif prend effet et que quatre étudiants s’affrontent devant un grand public sur deux cas fictifs. Les VBG constituait un des cas fictifs et a été plaidé avec brio puisqu’ils ayant tiré profit de la formation reçue, les participants ont pu mentionner des dispositions législatives et des éléments de jurisprudence internationales fraîchement assimilés.
Cette année, j’ai l’honneur et le privilège de les accompagner en siégeant comme membre du jury en compagnie d’un grand avocat dévoué pour les jeunes, Me Amadou T. Diarra et le Substitut du Procureur au Tribunal de Grande Instance de la Commune V du district de Bamako, M. Mohamed Maiga.
Le Concours se poursuit et bientôt nous assisteront aux quarts, aux demi et enfin la grande finale, prévue au début septembre. On a tous hâte et n’ayez crainte, je n’hésiterais surtout pas à vous faire part et à vous tenir en haleine ! Dossier à suivre…
Ah ! J’oubliais ! Parce qu’ils sont super branchés comme juristes, ils ont même un très beau site web régulièrement mis à jour que vous pouvez consulter ici http://www.trijeudmali.org